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Finalement ?

Actuellement, les athlètes présentant un DSD et souhaitant concourir au sein de compétitions d’athlétisme régies par l’IAAF rencontrent des règles strictes. Ainsi, sur les épreuves visées allant du 400 mètres au miles, elles doivent rentrer dans la norme pour participer, notamment en abaissant leur taux de testostérone. Pour cela elles doivent se confronter à un traitement hormonal, ce dernier étant un point central de désaccord entre les différents acteurs. Pour l’IAAF, le traitement est essentiel pour le maintien de l’équité sportive et ne serait pas plus nocif que la prise d’une pilule classique hormonale par des athlètes non hyperandrogènes. En revanche, pour l’AMM, l’Association médicale mondiale, il serait dangereux pour la santé. Véronique Lebar critique également la prise de ce traitement par des athlètes qui ne sont pas malades, Philippe Touraine pointe du doigt l’Androcur et Katrina Karkazis déplore l’humiliation qu’il fait subir à ces sportives. En cas de refus, elles peuvent concourir avec les hommes, - ce qui est perçu comme particulièrement dégradant pour des athlètes qui se définissent comme femmes et (re)pose en miroir la question de l’équité -, ou évoluer dans la catégorie intersexe encore inexistante au niveau international. Il semble que la recherche initiale d’équité ait fait place à des mesures discriminatoires. 

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La catégorisation binaire du sport -homme/femme- soutenue par la mesure du taux de testostérone amène à repenser la réglementation sportive en ce qui concerne les athlètes hyperandrogènes. Il semble en effet que cette catégorisation repose sur l’idée d’un sexe binaire que les différences génétiques, biologiques, psychologiques ou hormonales viennent contredire. Face aux différents questionnements, les différents modèles de catégorisation se présentent comme autant de propositions de réorganisation du sport de haut niveau. Les épreuves mixtes font ainsi leurs apparitions comme lors des JOJ avec des doubles hommes/ femmes dans des sports comme le tennis quand l’auto-évaluation est le mot d’ordre de compétitions comme les Gay Games. Enfin la piste troisième catégorie comme celle des intersexes interrogent quant aux modalités encore non définies et nécessite qu’elle soit reconnue dans les compétitions internationales. “L’idée olympique c’est la performance absolue, c’est le virilisme et c’est le fanatisme ou le patriotisme. Ca se sont les valeurs qui découlent automatiquement du sport moderne olympique. Plus haut, plus loin, plus vite. Donc forcément c’est l’homme qui est le champion absolu” dénonce Manuel Pinaud. La controverse des athlètes hyperandrogènes peut ainsi amener à repenser la notion même de compétition au sein du sport de haut niveau. 

Ancre 1
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